NFT, NFT, NFT… C’est le mot tendance de 2021 et sûrement celui de 2022.

Vous avez sûrement dû entendre ce mot associé à des actualités « farfelues », comme la vente d’un collage d’images à 69 millions de dollars par un artiste américain, ou de Cryptopunks, ces avatars personnalisés qui ne se vendent pas en-dessous des 200 000 dollars, ou même de Booba qui décide de sortir des clips vidéo soue la forme de NFT pour une raison qui vous dépasse.

Soyez rassuré : vous n’êtes pas les seuls à n’y rien comprendre.

Mais c’est aussi pour ça que nous sommes là : à la fin de cet article, vous comprendrez les grandes lignes concernant les NFTs et pourquoi leurs usages sont en train d’exploser !

1) Un NFT, c’est quoi ?

Par définition, un NFT, ou « Non-Fungible Token » (ou « Jeton Non-Fongible » en français) est un jeton digital faisant preuve d’authenticité, associée à un actif unique.

Par exemple, on peut comparer un NFT à un titre de propriété d’une maison, attestant que vous en êtes bien le propriétaire.

De plus, les NFTs se définissent aussi par les œuvres digitales utilisant ce protocole car, actuellement, l’utilisation des NFTs se fait majoritairement sur des actifs digitaux (photos, créations digitales, 3D, etc.), via une Blockchain (comme Ethereum ou Solana).

Mais comment savoir si un actif est « non-fungible » ?

2) Fungible vs non-Fungible (Fongible vs non-fongible)

Un actif « fungible » (ou « fongible » en Français) est interchangeable. Par exemple, votre billet de 20€ et le billet de 20€ de votre voisin ont la même valeur : 20€. Donc si vous l’échangez, cela ne fera aucune différence.

Un actif « Non-fungible » (ou « non-fongible » ) est un actif non-interchangeable et donc unique. Par exemple, si deux enfants font exactement le même dessin, les parents de l’un seront prêts à acheter plus cher le dessin de leur enfant que celui de l’autre, car elle a une valeur sentimentale plus importante. Un autre exemple : s’il était possible d’acheter la Tour Eiffel, certains seraient prêts à enchérir des sommes astronomiques pour l’acquérir parce qu’elle est unique.

Fongible vs non-fongible

La fongibilité est relative : elle n’a de valeur que si on la compare à d’autres éléments. Il est possible que des parents (riches, vraiment vraiment riches) seraient prêts à acheter le dessin de leur enfant que la Tour Eiffel, car ce dessin à une valeur particulière à leurs yeux.

Ce principe de non-fongibilité s’applique aussi avec les NFTs : le jeton numérique du NFT représente le certificat d’authenticité de l’actif associé. Le NFT a donc une valeur monétaire unique. C’est l’une des raisons pour laquelle les NFTs attirent tant le monde de l’art numérique : il est enfin possible de donner une valeur aux créations artistiques digitales.

Mais, forcément, plusieurs questions viennent à l’esprit : pourquoi posséder une œuvre digitale alors que je peux la télécharger sur Google ? Quel est son intérêt ?

3) Pourquoi des gens achètent des œuvres digitales via les NFTs ?

Tout le monde connait la Joconde et Mona Lisa.

Aujourd’hui, la Joconde est au Louvre et ne peut être vendu (car la France interdit la vente des objets des musées publics). Mais s’il était possible de l’acheter, la Joconde serait estimée à une valeur de… 2 milliards d’euros !

Bien qu’il soit possible d’acheter des copies du tableau sur Internet à des prix plus que raisonnables, qu’est-ce qui pousserait des gens à acheter la Joconde, surtout à un tel prix ?

La possession (ou « ownership » en anglais) .

Peu importe le fait qu’il existe des milliers de copies de la Joconde dans le monde, le possesseur de l’original pourra toujours le revendiquer fièrement.

Cela s’applique à tout le marché de l’art traditionnel, où les pièces originales sont convoitées en fonction de la demande, bien qu’il soit possible d’acheter des copies.

Cette logique qui existe dans le marché de l’art traditionnel de posséder la version originale, c’est que les NFTs permettent d’être appliqué dans l’art digital.

Bien que certaines créations digitales comme les Cryptopunks peuvent être copiées ou reproduites par une simple capture d’écran, ceux qui possèdent les originaux sont fiers d’en être les détenteurs. Comme dans l’art traditionnel, ces personnes les collectionnent pour des raisons artistiques ou financières (comme les revendre sur des marchés secondaires comme OpenSea) . Comme l’art traditionnel, la valorisation de ces œuvres digitales est subjective et ne dépend que de l’appréciation de chacun (=non-fongible). Dans les faits, la seule différence entre l’art traditionnel et l’art digital est la plateforme de vente.

Maintenant, comment confirmer qu’une œuvre digitale est vraie ?

C’est là tout l’enjeu des NFTs.

4) NFT et Blockchain : le combo Web3

 Avant de rentrer dans les détails du NFT, il faut avant tout parler de la Blockchain.

D’une part, la Blockchain est une technologie permettant d’effectuer des transactions, via des monnaies digitales (appelées « cryptomonnaies » ), qui sont toutes écrites dans un grand registre ultra-sécurisé et visible de tous.

Dans ce qui nous intéresse, la blockchain a plusieurs avantages :

  • La transparence : toutes les transactions effectuées sur cette technologie sont visibles de TOUS ;
  • L’anonymat : pas besoin de donner des informations personnelles pour l’utiliser ;
  • La décentralisation : elle n’est pas contrôlée par une institution et fonctionne grâce à ses utilisateurs ;
  • La mise en place de condition : des conditions de transférabilité de toute forme (enchères, commissions, etc) peuvent être mises en place sur chaque transaction, appelées « Smart contracts » ;
  • Infalsifiable : tout ce qui est écrit dans le registre n’est pas modifiable et est inscrit à jamais.

D’autre part, il faut comprendre que les NFTs seuls ne sont pas une révolution. C’est l’utilisation des NFTs dans la Blockchain qui est révolutionnaire.

En effet, les NFTs existaient déjà sans la blockchain, sous d’autres formes. Elles peuvent être comparées à des titres de propriété dans l’immobilier, une facture lors de l’achat d’un bien ou aux lignes de code dans un jeu vidéo permettant d’échanger des objets.

Cependant, l’application des NFTs dans la Blockchain leur permet de profiter de tous les avantages de cette dernière. De cette utilisation, les NFTs ont les avantages suivants :

  • Transparent : sur le registre de la Blockchain associée, tout le monde peut savoir quand et à combien l’actif a été acheté, mais aussi combien de fois il a été acheté ;
  • Décentralisé : aucune institution ne contrôle la Blockchain associée et chaque utilisateur en est maître ;
  • Programmable : il est possible d’ajouter des conditions requises pour valider une transaction (commissions sur les ventes, nombres de NFTs d’une même classe par personne, etc…)
  • Infalsifiable : lorsqu’un NFT est vendu, la transaction est marquée à l’encre indélébile sur le registre sans possibilité de la modifier.

En théorie, la Blockchain apporte une sécurité et une authenticité sans faille aux NFTs, transformant ces NFTs en parfait jeton d’authenticité d’achat. Personne ne pourra vous contredire que vous possédez le bien digital en question car il est vérifiable dans la Blockchain associée.

5) Usages et limites des NFTs

a) L’importance des smart contracts

Les fonctionnalités principalement utilisées via les NFTs se font grâce aux “smart contracts”.

Un « contrat intelligent »  (ou « smart contract » en anglais) est un programme fonctionnant sur une Blockchain s’exécutant automatiquement lorsque les conditions sont remplies. Ces contrats intelligents permettent aux développeurs de créer des fonctionnalités beaucoup plus sophistiquées que le simple envoi et la réception de NFTs.

Il existe des normes de smart contracts, comme le ERF-721 ou ERF-20, qui permettent de les créer.

b) Les usages des NFTs

Les NFTs sont utilisés à différentes échelles :

  • Ouverture de marché secondaire : il est plus rapide et moins cher d’utiliser les NFTs pour créer une marketplace. De plus, l’interopérabilité entre les plateformes utilisant une même Blockchain permet de faire beaucoup de choses.
  • Possession : les gens peuvent montrer qu’ils l’ont grâce au Token.
  • Incitation monétaire : la motivation supplémentaire de pouvoir gagner de l’argent peut avoir un effet positif sur l’acquisition d’utilisateurs mais aussi dans l’amélioration de leur expérience.

Dans l’art :

Les NFTs permettent l’achat d’œuvres numériques avec l’obtention du jeton associé via une Blockchain, faisant preuve de certificat d’authenticité. Des plateformes comme OpenSea ou Rarible vous permettent de collecter des crypto arts, soit en les achetant directement, soit en mettant des enchères. De plus, ces arts numériques peuvent être exposées dans le monde réel grâce aux écrans numériques, mais aussi dans le monde virtuel avec la montée du “Metaverse”.

Dans les jeux :

Les NFTs ont permis l’ouverture de marchés secondaires indépendants dans lesquels les joueurs peuvent revendre leurs achats in-game. C’est l’exemple de Gods Unchained, un jeu en ligne de Trading Game Card (comme Pokemon), qui permet aux joueurs de vendre les cartes qu’ils ont gagnées ou achetées dans le jeu. C’est aussi le cas de la start-up Sorare, qui a récemment fait beaucoup de bruit avec une levée de fonds record de 680 millions de dollars, qui met aux enchères des cartes virtuelles de joueurs de football sous la forme de NFT. Ces cartes peuvent être revendues par les joueurs, sur lesquelles Sorare prend une commission à chaque transaction.

Dans la musique :

Les NFTs donnent l’occasion aux super fans de posséder la musique de leurs artistes préférés. Cette possession peut donner des avantages sous plusieurs formes. Par exemple, le rappeur Tory Lanez a vendu un album complet exclusivement en NFT, avec un million d’exemplaires à un dollar. Il a tout vendu en… 57 secondes. Les acheteurs détenant le certificat d’authenticité de ces albums, peuvent en faire ce qu’ils veulent : les revendre, partager le son à qui veut l’entendre, etc. D’autres modèles sont possibles, comme donner la possibilité aux acheteurs de gagner des royalties sur les ventes de titres d’un artiste, via l’achat d’un NFT.

Il existe de nombreuses autres applications du NFT.

c) Les limites des NFTs

  • La décentralisation n’a pas que du bon : les hackeurs se mettent désormais aux vols de NFTs. Les avantages des NFTs et de la Blockchain deviennent alors des inconvénients : il est extrêmement difficile de retrouver ces voleurs de NFTs car, par la Blockchain, ils sont anonymes et aucune information n’est disponible sur cette technologie. L’absence de régulation due à la décentralisation rend compliquées la protection des utilisateurs de NFTs. Cependant, OpenSea a pu intervenir pour récupérer une partie des 2,2 millions de dollars de NFT volés à un collectionneur, ce qui pose la question si ces plateformes sont réellement décentralisées.

  • Pas de protection des droits d’auteur : contrairement à ce que l’on peut penser, la Blockchain ne protège pas des droits d’auteurs. En théorie, lorsque l’on crée un NFT sur une plateforme, il est tout à fait possible de prendre une œuvre numérique que l’on ne possède pas et la transformer en NFT. Même si nous ne sommes pas les créateurs originaux de cette œuvre, nous pouvons être le premier à en avoir fait un NFT et ça, les utilisateurs ne le savent pas (sauf s’ils reconnaissent l’œuvre). Mais contrer ces fraudes, les “Decentralized Autonomous Organization” (DAO) permettent aux plateformes de fixer des règles, transparentes et visibles de tous, afin de créer des barrières à l’entrée à l’usage de NFTs dans leur écosystème.
  • Technologie non-mature : pour le moment, la création d’un NFT représente tout de même un certain coût. De plus, l’usage actuel des NFTs est principalement tourné sur la spéculation des œuvres numériques, et non directement sur ces caractéristiques. Mais en réalité, seuls 10% des NFTs créés sont rémunérateurs. Malheureusement, la bulle risque bientôt d’exploser, ce qui réduira radicalement la valeur des NFTs.

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